Fable de la coccinelle et des coquelicots

Il y avait
Entre deux prés,
Proche du ruisseau,
Sur un plateau

Des coquelicots,
Tout le temps beau,
Fleurs délicates
Et écarlates.

Et peu après,
Dans un cyprès,
Une coccinelle
Jamais sûre d'elle.

Il faut savoir,
Sans trop y croire,
Qu'autant qu'elle sache,
Elle faisait tâche.

Un jour d'hiver,
Elle profita,
De sa tanière,
Et se cacha.

Elle se conçut
Un tel tricot,
Qu'on aurait crût
Un coquelicot.

Quand le printemps,
Fut arrivé,
Au centre du champs,
Elle y prit pied.

La demoiselle,
Resta comme ça,
Fermant ses ailes,
Pendant un mois.

Le vent soufla,
Soudainement,
Et s'envola
Le déguisement.

La demoiselle,
Sans son jupon,
Elle se crût tel
Un puceron.

Les coquelicots,
Sans hésiter,
Même sans tricot,
L'ont accepté.

Depuis ce jour,
Et pour toujours,
La coccinelle,
Déplie ces ailes

Au beau milieu,
et pour le mieux,
Des coquelicots,
D'autant plus beau.

Poppy